Rencontre avec une entrepreneuse
Julie, créatrice du podcast Alpine Mama

Julie, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Julie, j’ai 35 ans, je suis Social Media et Community manager freelance. Je suis maman de deux petites filles.
Depuis ce mois-ci j’ai lancé mon podcast Alpine Mama Podcast.
Peux-tu nous en dire plus sur le podcast Alpine Mama ? Comment est né ce projet et depuis combien de temps travailles-tu dessus ?
C'est une grosse exclusivité puisque je n'en ai pas encore parlé sur mon compte Instagram 😉 Il y a 3 ans entre mes deux filles j’ai fait un oeuf clair, je ne savais pas ce que c’était. J’ai perdu la naïveté de quand on devient maman et j'ai essayé de trouver des réponses. Je me suis alors tournée vers les podcast dont celui de Bliss. Ça m’a beaucoup remonté le moral et m’a montré que je n'étais pas seule.
C'est à ce moment que j'ai eu l'idée de lancer mon propre podcast. J’ai eu besoin de vivre une deuxième maternité et de me mettre à mon compte pour concrétiser ce projet. J'ai rencontré Sabrina du collectif Who Run the World. Elle m’a parlé de la formation "podcast" qu’elle allait mettre en place. Cette formation m'a vraiment permis de me lancer car je n'étais plus bloquée par les contraintes techniques. J’avais le sujet, la technique et ma liste d’invitées.
Je me suis entourée d'une ingénieur son pour le mixage/montage et d'un musicien professionnel pour la bande-son. Je voulais quelque chose d'une grande qualité, c'est aussi pour ça que le projet a mis 3 ans avant de sortir.
Le premier épisode est ainsi sorti mi-janvier. Et il y aura un épisode tous les 2 jeudis.
Quelle est la particularité de ce podcast ?
J’ai choisi de faire des récits de grossesses et d’accouchements dans les Alpes. J’adore écouté les histoires de grossesses et d’accouchements : avec chaque personne j’entre dans ces sujets-là. J'ai envie d'embarquer les personnes qui écoutent dans des émotions et de faire quelque chose de vraiment intimiste.
Ce podcast parle aux futures mamans qui viennent chercher de l’information afin qu'elles puissent faire un choix éclairé pour leur projet de naissance. Elles vont par exemple découvrir plusieurs façons d’accoucher. Il parle aussi à celles qui sont déjà mamans et qui recherchent de la solidarité entre femmes qui ont vécu des expériences similaires. Lisa, la première femme interviewée, a fait une hémorragie de la délivrance et elle a eu des messages de personnes qui ont vécu la même expérience. Il y a un esprit sororité.
Je veux interviewer des mamans mais aussi des professionnels (sage femme, doula, psychologue, hypnothérapeute…) et partager des informations importantes autour de la maternité pour faire bouger les lignes.
Je propose aussi à des marques/ commerces/ créatrices d’avoir une petite fenêtre de visibilité dans le podcast. Je les présente de manière intime aux personnes qui écoutent. Ça permet de financer la partie mixage et montage puisque je fais appel à une ingénieure son.
Le lancement est récent, comment s'est-il passé ? Comment te sentais-tu ?
Le fait d’aller sur ITunes, de voir mon logo et mon nom, j’étais émue : ça faisait pro. Je n’aurais pas pensé qu’il y ait un tel engouement dès le départ. L’épisode 1 a fait 500 écoutes en une semaine. Ça montre un réel besoin des femmes d’entendre d’autres témoignages qui sont francs et pas édulcorés comme on le voit souvent sur les réseaux sociaux. D'ailleurs par la suite j’ai eu plein de messages de femmes.
Comment as-tu accompagné le lancement sur le digital ?
J’ai été guidé par ma première invitée Lisa qui est influenceuse. Elle m’a donné des conseils pour travailler l’influence et la visibilité du compte puisque je suis partie de 0 en créant le compte. J’ai mis en place la mécanique suivante : j'ai interagi avec 150 comptes qui étaient susceptibles d’être intéressés par mon contenu ce qui a généré du retour de follow. J'ai atteint mes 500 premiers abonnés en 2 semaines !
Il a également fallu mettre en place la stratégie de lancement : j’ai travaillé le positionnement, la bio et j’ai fait un Linktree pour renvoyer vers le podcast. J'ai mis en place une stratégie éditoriale de publication minimaliste avec un post sur la sortie de l'épisode, un avec un extrait du podcast et un avec une photo de corps de femme. L’idée à chaque prise de parole est de déclencher une interaction entre le podcast et la communauté. Je veux également laisser la possibilité à la communauté de poser des questions à la personne interviewée puis partager les réponses.
J'ai aussi utilisé tous les outils Instagram : les Reels pour faire des vidéos humoristiques, les IGTV pour la série Allo Maman où je demande des conseils à ma maman, et les guides pour mettre les épisodes.
Selon toi, quel est ton plus gros challenge sur le digital ?
Je pense que c’est la visibilité et la notoriété. Quand tu es totalement inconnu et que tu lance un projet comme ça, si tu n’as pas de vitrine pour faire connaitre ton contenu il n’est pas vu. Il faut que je mette en place une stratégie d’influence pour augmenter la notoriété et l’interaction avec les nouveaux abonnés.

Que pourrais-tu conseiller à quelqu'un qui souhaiterait lancer son podcast ?
Déjà, de ne pas avoir peur de choisir un positionnement de niche. Il vaut mieux plaire à un tout petit nombre et être hyper specialisé.
Il faut aussi énormément travailler l’esthétisme du compte Instagram, du podcast. La charte graphique est très importante : il faut une harmonie et un parti pris. J’ai fait le choix de couleurs naturelles car je suis dans les Alpes (beige/marron qui rappellent notre région) mais aussi des tons qui incluent toutes les couleurs de peaux des femmes interviewées et leur diversité.
Il faut que le rendu soit très qualitatif et ne pas hésiter à déléguer ce qu'on ne sait pas faire comme la partie technique. Le sujet peut être hyper intéressant, si ça grésille ou que c’est trop fort ça passera à la trappe.
Vous pouvez aussi montrer les coulisses du lancement de votre podcast. Marielle du Blog de Neroli a fait une vidéo Youtube pour montrer le lancement de son podcast. C’est intéressant de voir toutes les étapes : les doutes, les aspects légaux, tout ce qu’on ne soupçonne pas quand on fait un podcast.
C’est super chouette de connaître la démarche et la réflexion derrière ce projet. Ce que j’adore dans ce podcast, c’est qu’on arrive mieux à s’identifier à ces femmes qui témoignent car elles sont de notre région. Elles parlent d’endroits que l’on connaît, d’hôpitaux de proximité – ça donne un côté tellement plus personnel et intime.