Bilan de 6 mois d'entrepreneuriat : les montagnes russes émotionnelles

Mai 2020 : Je me lance !

Après deux expériences professionnelles en entreprise et en agence, je ne sais plus vraiment où j'en suis. Je ne suis pas épanouie dans mon travail, je m'ennuie et je fais ce qu'on appelle un bore-out ! Je démissionne pour prendre du temps pour moi et essayer de comprendre ce que je veux vraiment.

Lorsque la fin du confinement arrive, je ne veux pas être chômage, j'ai besoin d'être active. Une amie entrepreneure m'explique alors qu'en étant inscrite à Pôle Emploi je peux me lancer en micro-entreprise tout en percevant les aides au chômage si jamais je ne vis pas de mon entreprise. Après quelques jours je prends la décision de me lancer et je fais mes démarches auprès de l'URSSAF : me voilà auto-entrepreneure !

👩🏽 L'entrepreneure d'aujourd'hui à celle de mai : "Tu as pris la bonne décision mais tu ne le sais pas encore !"

Juin 2020 : L'enthousiasme du début

Je ne sais pas vraiment par où commencer, alors pour concrétiser ce projet je crée son identité visuelle : logo, couleurs, réseaux sociaux, site web, cartes de visite... Je défini aussi ma stratégie digitale pour me faire connaître. Je retrouve une motivation dans un projet que je n'avais pas eu depuis la fin de mes études ☺️

Je m'inscris aussi sur des plateformes de freelance pour trouver des missions. Je trouve de petites missions, et je suis motivée à fond ! Je me dis que c'est trop facile d'être entrepreneure et que je vais en vivre sans efforts !

👩🏽 L'entrepreneure d'aujourd'hui à celle de juin : "Tu es bien naïve, tu n'imagines pas encore à quel point tu vas travailler pour développer ton entreprise"

Qui dit premiers clients, dit également premiers problèmes de l'entrepreneuriat : fixer ses prix. Je n'ai aucune idée de la valeur de mon travail, je ne sais pas comment me vendre... J'y vais à tâtons, et très souvent au dernier moment je revois mes tarifs à la baisse pour ne pas perdre un contrat éventuel.

Juillet et août 2020

Motivée pour développer mon entreprise, je commence à suivre des petites formations gratuites en ligne sur plein de sujets ! Comment s'organiser, comment créer ses offres, multiplier par 10 son chiffre d'affaire en 3 mois, faire face au syndrome de l'imposteur... j'en ai suivie pas moins d'une trentaine. Et à la fin j'étais encore plus perdue car toutes les formations gratuites ont un point commun : elles servent à vendre des programmes de formation. À cette période je ne suis pas prête à investir dans des formations onéreuses.

À la fin de l'été, il est plus difficile de garder la motivation, j'ai envie de vacances. Je passe mes journées devant mon ordinateur car je me dis que je dois travailler mais je ne suis pas productive et je n'avance pas. Je découvre alors la procrastination, et je culpabilise de ne pas en faire plus.

👩🏽 L'entrepreneure d'aujourd'hui à celle de juillet-août : "C'est l'été tout le monde se relâche, ne culpabilise pas et profite, tu seras plus en forme à la rentrée".

Septembre 2020 : C'est la rentrée !

Il y a une effervescence dans le monde de l'entrepreneuriat à la rentrée. Tout le monde lance ses nouvelles offres, la motivation est à son maximum. Je me sens emportée par ce nouvel élan et je me créé une routine de travail.

Les vacances arrivent, je pars en roadtrip dans les Dolomites. Je n'ai pas mis mes mails sur mon téléphone alors au début je suis stressée, puis finalement je suis obligée de déconnecter du travail et ça me fait un bien fou. Être entrepreneur c'est penser en permanence à son entreprise, alors trouver des moments à soi est nécessaire !

Octobre 2020 : Le mois le plus creux de l'année

C'est la douche froide, après quelques mois avec plusieurs missions, je ne trouve pas de nouveaux clients et mon plus gros client baisse son budget. De plus, comme j'ai fait un bon mois en septembre, Pôle Emploi me donne moins d'aides. Je passe le mois avec des tensions dans les épaules, tous les matins je me lève la boule au ventre. J'ai envie de tout arrêter, et je recommence à regarder les offres d'emploi.

Heureusement je suis bien entourée. Mon compagnon me dit qu'il veut que je continue car ces derniers mois ça faisait 2 ans qu'il ne m'avait pas vu aussi épanouie. Les réseaux de femmes entrepreneures dans lesquels je suis sont d'une grande aide. J'y rencontre des personnes dans ma situation, et je comprends que ça fait partie de la vie d'entrepreneur que d'avoir des bons mois et des moins bons : la clé c'est l'anticipation !

La fin du mois se termine bien puisque je lance mon premier atelier de formation à Annecy avec 8 participantes ! Je suis partagée entre la joie et le stress : je suis de nature réservée, et parler devant du monde n'est pas un exercice facile pour moi. La formation se passe très bien, et j'ai hâte de renouveler l'expérience.

👩🏽 L'entrepreneure d'aujourd'hui à celle d'octobre : "Il est normal de stresser quand le business va mal, mais c'est aussi ce qui va te pousser à te donner plus !"

Novembre 2020 : Le confinement, un nouvel élan pour Digital Blossom

Nous sommes confinés, j'ai peur que l'activité ne redémarre pas, et pourtant après un mois d'octobre presque sans revenus, je fais mon premier mois "sans Pôle Emploi". Un mois où je peux vivre et me faire plaisir sans avoir besoin des aides de Pôle Emploi, et ça c'est une véritable réussite personnelle. Je suis reboostée, et j'ai encore plus envie de me dépasser !

J'accompagne de plus en plus d'entrepreneurs qui profitent du confinement pour se pencher sur leur stratégie, se former... et j'adore découvrir ces nouveaux projets. J'aide à développer ces projets et ça donne du sens à mon entreprise.

Décembre 2020 : La magie des fêtes et des formations

Je saute le pas et fait 4 jours de formation avec le collectif Who Run The World. Encore un peu frileuse à l'idée d'investir dans des formations, je passe par le CPF. Ces 4 jours ont changé beaucoup de choses : j'apprends à me fixer des objectifs et ça donne une nouvelle perspective à mon entreprise. Je peux tracer ma route en sachant où je vais et en me fixant les étapes intermédiaires. Je ne procrastine plus et je travaille avec beaucoup plus d'efficacité.

Les fêtes de fin d'année me rendent un peu euphorique, je suis plus inspirée pour communiquer et j'ose même me montrer en vidéo sur Instagram !

Je me prends quelques jours de vacances pendant les fêtes pour décrocher et me reposer. L'année a été éprouvante pour moi, mais je suis ravie d'avoir fait ce choix de l'entrepreneuriat.

Ce que je retiens de ces 6 mois

La vie entrepreneuriale est un challenge permanent, il faut avoir envie de se dépasser et d'aller toujours plus loin. Le stress fait partie du quotidien, et je pense qu'un de mes défis en 2021 va être d'apprendre à le gérer.

L'entrepreneuriat c'est aussi une posture dans laquelle on peut se sentir seul. On gère notre entreprise de A à Z, et si l'entourage n'est pas dans ce domaine il est difficile pour eux de comprendre nos montagnes russes émotionnelles. C'est pourquoi il faut s'entourer d'autres entrepreneurs : on se rend compte qu'on traverse tous les mêmes périodes de doute, qu'on est confrontés aux mêmes problèmes.

Ce que je retiens surtout, c'est que me lancer dans cette aventure a redonné un sens à mon travail. Je ne supportais pas de m'ennuyer au travail, les journées me paraissaient longues et toutes identiques. Aujourd'hui, je gère mon emploi du temps comme je le sens, je découvre des personnes incroyables, je participe à des projets originaux... je n'ai plus le temps de m'ennuyer.

👩🏽 L'entrepreneure d'aujourd'hui à celle du début : "Merci d'avoir fait ce choix, tu as donné un nouveau souffle à ta vie professionnelle"